Révision du fichier électoral en République Démocratique du Congo : les différents rapports des observateurs accrédités du CDCDE sur terrain parlent.

Conformément au calendrier électoral de la CENI publié le 26 novembre 2022, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs a commencé le samedi 24 décembre 2022 dans la première aire opérationnelle.

Cependant, le  Cadre de concertation de la société civile pour l’observation des élections (CDCE) a déployé du samedi 24 au 27 décembre 2022, septante observateurs dans la première aire opérationnelle afin de s’imprégner du déroulement des opérations d’inscription et d’enrôlement des électeurs pour la RFE 2022-2023.

Cette intervention a concerné 93 centres d’inscription et d’enrôlement des électeurs dans la première aire opérationnelle repartis de la manière suivante : 44 centres dans la ville de Kinshasa dont 20 dans la circonscription  de la Tshangu, 10 dans la circonscription de Mont-Amba, et 14 dans la circonscription de Lukunga. Le CDCE a également couvert 21 centres dans la ville de Mbanza-Ngungu  et 28 autres  centres dans la ville de Kikwit.

Il a analysé les forces et faiblesses du processus de révision du fichier électoral depuis son lancement en utilisant en concorde tous les différents rapports reçus  de ses observateurs accrédités qui ont montré leur capacité de déploiement sur terrain.

De cette étude ressortent les éléments suivants:

1. Points forts
2. Lancement des opérations au 24 décembre ;
3. Publication des listes des centres d’inscription des électeurs ;
4. Recrutement du personnel des centres d’inscription ;
5. Formation en cascade des membres des centres d’inscription
6. La mise en place de l’application PrerAp CENI ;
7. Utilisation des machines d’une technologie de pointe nous dit-on !
8. Déploiement des matériels et kits électoraux ;
9. Affectation des M.C.I ;
10. Accréditation des observateurs nationaux longs termes et des témoins ;
11. Sensibilisation des groupes réduits par les membres de la CENI et sans associer la société civile qui n’a pas perdu sa capacité de sensibilisation et de modération.
12. Points faibles

Nous avons retenu comme points faibles :

• Lancement des opérations sans plan de déploiement logistique : chaos et dysfonctionnement ;
• Les kits électoraux ne sont pas disponibles au 1^er jour et arrivent à compte-gouttes au second jour et à la mi-journée ;
• Confusion autour de la cartographie des CI publiés par la CENI ;
• Non maitrise de l’utilisation des ordinateurs et autres outils d’enrôlement ;
• Incompatibilité des QR code avec certaine machine ;
• La faible utilisation de l’application PreAP CENI : les préposés à l’identification ne savent pas comment lire le QR code ou soit la machine n’y répond pas ;
• Les machines qui se plantent à tout moment de manière à ce que l’on ne sache pas enrôler plus de 30 personnes par CI et par jour ;
• Retard dans le déploiement des matériels et kits électoraux. Il y a des centres qui, jusqu’à ce jour ne sont toujours pas ouverts ;
• 1 à 3 kits d’enrôlement par CI sans capacité de recharge des batteries ;
• Absentéisme des MCI et manque de ponctualité dans leur chef ;
• Les promoteurs d’école menacent de fermer leurs écoles au cas où leurs loyers ne sont pas payés ;
• L’accréditation des OLT et des témoins de partis politiques, un chemin de la croix, si pas, un parcours d’un combattant ;
• La qualité des pièces (carte d’électeurs) émises pose problème : des photos pas très claires, en noir et blanc et sous format d’une carte de visite ;
• En cas de scan, les cartes se brulent. Nous avons assisté à un retour pour demande d’un duplicata à 48h du lancement des opérations d’enrôlement des électeurs ;
• Les photos imprimées sur la carte sont déformées.

Ces éléments motivent  le CDCE de continuer à suivre l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les différentes aires opérationnelles tout en souhaitant vivement que les observations faites dans la première aire opérationnelle puissent bénéficier aux prochaines aires opérationnelles.