Déclaration générale des organisations de la société civile.

Réunies du 23 au 24 juin 2023 au CEPAS, pour examiner la situation relative au processus électoral en cours dans notre pays ;

Nous, laïcs catholiques et protestants (Calcc et Milapro), organisations et acteurs de la société civile, mouvements citoyens, tenons à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :

  1. La République Démocratique du Congo, notre pays, est de nouveau au bord de l’implosion en raison du processus électoral opaque et non-inclusif encours. A cela s’ajoute le contexte sécuritaire explosif marqué par la multiplication de conflits violents à travers le pays, la multiplicité de milices affiliées aux partis politiques dont les Forces du progrès, la Brigade spéciale de l’UDPS, l’occupation des localités par des armées étrangères et des groupes armés.
  • Le climat politique actuel est caractérisé par la recrudescence des discours d’incitation à la haine (tribale, régionale et raciale), la répression et le rétrécissement de l’espace civile et politique, l’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité, les arrestations et détentions arbitraires des acteurs politiques et de la société civile et la répression des manifestants.

Faute de mesures correctives urgentes, le processus électoral en cours sera chaotique et mettra en péril la paix, l’unité et la cohésion nationales, du reste très fragiles en RDC. De par son inaction face à cette situation la communauté internationale devrait assumer sa part de responsabilité.

A cet effet, nous, laïcs protestants et catholiques, militants de mouvements citoyens et acteurs de la société civile, nous joignons à l’appel des Pères de l’Eglise du Christ au Congo (cf. déclaration du comité exécutif national de l’ECC du 21 au 26 février 2023) et de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (cfr message de 60e assemblée plénière de la CENCO) pour :

  1. Rappeler toutes les revendications antérieures relatives à la crédibilité, la transparence et l’inclusivité du processus électoral ;
  •  Exiger l’audit du fichier électoral par une institution indépendante disposant d’une expertise avérée en la matière, en présence d’observateurs et de témoins, et cela avant la convocation du corps électoral en septembre.
  • Réclamer l’accréditation à temps des observateurs électoraux tout en prenant soin de clarifier les procédures pour l’accréditation des observateurs internationaux.
  • Encourager le Gouvernement à mettre fin à l’insécurité pour permettre à tous nos compatriotes de participer au vote.
  • Le processus électoral actuel s’avère être une succession des ratés et la parfaite recette d’un désastre politique et sécuritaire qui nous oblige à appeler le Peuple Congolais à se mobiliser pour que les exigences minimales évoquées ci-dessus soient respectées. Dans le cas contraire, nous exhortons le peuple à se tenir prêt à des actions encore plus fortes, conformément à l’article 64, alinéa 1, de la Constitution.
  • Enfin, nous appelons la communauté internationale à ne pas s’accommoder à un processus vraisemblablement voué à l’échec et susceptible d’exacerber l’instabilité du pays et de la sous-région.

Fait à Kinshasa le 24 juin 2023

Les signataires.

CALL FOR GENERAL MOBILISATION FOR CREDIBLE, INCLUSIVE AND TRANSPARENT ELECTIONS IN THE DRC

General declaration by the civil society organisations.

Meeting from 23 to 24 June 2023 at the Centre of Studies for Social Action (CEPAS), to examine the situation relating to the electoral process under way in our country;

We, lay Catholics and Protestants (Calcc and Milapro), civil society organisations and actors, citizens’ movements, wish to bring the following to the attention of national and international public opinion:

1.           The Democratic Republic of Congo is once again on the brink of implosion due to the opaque and exclusionary electoral process under way. Added to this is the explosive security context marked by the multiplication of violent conflicts across the country, the multiplicity of militias affiliated to political parties including the Forces du Progrès, the UDPS Special Brigade, the occupation of localities by foreign armies and armed groups.

2.           The current political climate is characterised by the resurgence of hate speech (tribal, regional and racial), repression and the narrowing of civil and political space, the instrumentalisation of the justice system and the security services, the arbitrary arrest and detention of political and civil society actors, and the repression of demonstrators.

In the absence of urgent corrective measures, the electoral process will be chaotic and will jeopardise peace, unity and national cohesion, which are all very fragile in the DRC. Through its inaction in the face of this situation, the international community must accept its share of responsibility.

To this end, we, lay Protestants and Catholics, activists of citizen movements and civil society actors, join the call of the Fathers of the Church of Christ in the Congo (c.f. declaration of the national executive committee of the ECC from 21 to 26 February 2023) and of the National Episcopal Conference of the Congo (c.f. message of the 60th plenary assembly of the CENCO) to:

a.           Reiterate all previous demands relating to the credibility, transparency and inclusiveness of the electoral process;

b.           Demand that the electoral roll be audited by an independent institution with proven expertise in the field, in the presence of observers and witnesses, before the electoral body is convened in September.

c.            Demand the timely accreditation of election observers, while taking care to clarify the procedures for the accreditation of international observers.

d.           Encourage the Government to put an end to the insecurity so that all our compatriots can take part in the vote.

3.           The current electoral process is proving to be a succession of failures and a perfect recipe for political and security disaster, which obliges us to call on the Congolese people to mobilise in favour of the respect of the minimum requirements mentioned above. If not, we urge the people to stand ready for even stronger action, in accordance with Article 64, paragraph 1, of the Constitution.

4.           Finally, we call on the international community not to settle for a process that is likely to fail and that could exacerbate instability in the country and in the sub-region.

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